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Dies Irae

Après des élections régionales désastreuses pour l’UMP, il était temps pour ce parti de tenter de redonner de la crédibilité à ses meilleurs serviteurs :
les “journalistes” de France Télévision et de TF1.
Seulement voilà, il n’est pas toujours facile de transformer des vessies en lanternes et le grand, l’unique David Pujadas vient de nous montrer les terribles difficultés que sa famille politique doit surmonter au quotidien.
Pour se faire passer pour un journaliste intègre, républicain et impartial quoi de plus valorisant qu’un reportage sur les affreux catholiques intégristes, de méchants personnages qui poussent le vice jusqu’à préférer la royauté à la république qu’ils combattent ouvertement ; bref, de pauvres bougres qu’il n’est même pas nécessaire de caricaturer, tellement la réalité les discrédite d’emblée.
Seulement voilà, même avec un éléphant dans un corridor, notre malheureux Pujadas réussit à louper sa cible et à faire la démonstration de son exemplaire malhonnêteté.
En effet, ce “grandiose” reportage a été effectué dans la région bordelaise et il est avéré que M. Juppé a voulu confier l’église Saint-Eloi à l’abbé Laguérie et donc à une association d’intégristes catholiques, derrière laquelle se trouve la Fraternité Saint Pie-X.
L’affaire s’enrichit d’une illustre contribution lorsqu’en 2004, Nicolas SARKOZY, alors Ministre de l’Intérieur, choisit de ne rien entendre après avoir été dûment informé de la situation bordelaise par Gilles Savary, conseiller municipal PS de cette ville.
Au terme d’une procédure engagée depuis 2002, la justice de l’UMP finira, en 2005, par rejeter le pourvoi de l’association Eglise Saint-Eloi ( tentacule gluante de la Fraternité Saint Pie-X ) devant le Conseil d’Etat, et retire donc aux intégristes tout droit pour occuper l’édifice.
Mais notre actuel président méprise la loi qu’il est censé faire appliquer au bénéfice des intégristes qui occupent cette Eglise jusqu’à aujourd’hui.
Gilles SAVARY peut ainsi légitimement déclarer dans un reportage de Rue89 :
“Il y a un acte politique volontaire, notoirement illégal et assumé comme tel de la part à l'époque d'Alain Juppé, mais aussi de tout l'appareil d'Etat qui le couvrait pour installer ces gens là”.

Dès lors une question se pose inévitablement :
quels services la Fraternité Saint Pie-X rend elle à l’UMP pour être soutenue avec tant de constance et d’acharnement par ses dirigeants les plus importants ?


C’est dans ce genre de circonstances que l’on reconnaît les journalistes qui dominent leur sujet :
dans le “débat” qui a suivi le documentaire “A l’extrême droite du Père”, produit et réalisé par la société Capa, notre Pujadas national, en accord avec la direction de France Télévision, n’a rien trouvé de mieux que de censurer l’essentiel de la contribution de Gilles SAVARY pour faire disparaître toute évocation de Christian FREMONT et de Nicolas SARKOZY.
Christian FREMONT était préfet de la Gironde à l’époque et, sans doute à la suite d’une bonne action, est devenu jusqu’à aujourd'hui directeur de cabinet du président de la République.
Le carrosse de la télé sarkozienne n’a même pas attendu que les 12 coups de minuit aient sonné, avant de retourner à son état initial de citrouille de la médiacratie.
Notons bien que pendant toute la durée du “débat” animé par ce maître de l’information partiale, ces délinquants d’intégristes ont été invités à s’exprimer sur un même pied d’égalité que leurs victimes.
Si ce “Service Public” perverti de l’audiovisuel avait voulu présenter ces obscurantistes comme de respectables religieux, il ne s’y serait pas pris autrement.
Décidément, la rupture sarkozienne avec l’ère chiraquienne se situe au moins sur le terrain de la relation avec l’extrême droite néo-pétainiste.

Avec Sarkozy, la porte reste ouverte pour une alliance avec le FN.

Commentaires

1. Le vendredi, juin 18 2010, 02:08 par guetteur3

Cette capacité de la droite éternelle à pactiser avec les néo-pétainistes, nous rappelle qu'en 1940, la Cagoule a largement contribué à faire perdre la guerre à notre pays. Les dirigeants fascistes français ne voulaient pas combattre leurs homologues nazis. Pourtant, Pétain disposait des moyens humains et matériels nécessaires à la poursuite de la guerre. Son refus de continuer le combat ne peut donc être interprété que comme une haute trahison.

Cet acharnement dans la médiocrité intellectuelle qui caractérise Sarkozy et sa cour n'est pas que l'expression d'une irresponsabilité parmi d'autres ; c'est l'une des principales causes du déclin économique de notre pays.

Personne ne peut prétendre sortir notre pays de la crise en faisant payer les salariés à la place des responsables de ce séisme économique : il y a là une trahison des intérêts du pays qui égale presque celle que les pétainistes historiques ont infligé à la France de 1940.

Les crises économiques comme celle que nous connaissons aujourd'hui sont porteuses des pires régressions politiques.

C'est la raison pour laquelle les crimes commis par les sarkoziens doivent être suivis d'une réponse à la hauteur de l'enjeu :

nous devons nous mobiliser le jeudi 24 juin pour que la démagogie, le populisme, et le vol en bande organisée ne soient pas porteurs de régressions encore plus graves.