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communiqué post municipales d’Hénin-Beaumont

La petite défaite du fn aux municipales 2009 d’Hénin-Beaumont ne peut pas satisfaire les antifascistes conscients des évolutions que ce scrutin nous permet de constater.
Le Nord-Ouest est devenu un nouveau bastion pour les héritiers de la France de Vichy.
C’est dans cette circonscription du scrutin européen que le recul électoral de la dynastie Le Pen a été le moins important.
C’est aussi une des régions les plus durement frappées par la mondialisation ultra-libérale avec son cortège de délocalisations et de fermetures d’usines.
La gauche de gouvernement a beaucoup perdu en crédibilité auprès des ouvriers.
Le souvenir de Lionel Jospin semble bien présent.
Après avoir déclaré que sa famille politique devait réussir son action si elle ne voulait pas voir le FN rassembler les déçus, Lionel Jospin n’a pas voulu créer les millions d’emplois stables dont notre pays avait besoin.
Le résultat a été la présence d’un parti néo-pétainiste au deuxième tour des élections présidentielles de 2002.
Une situation jamais vue depuis la fin de la seconde guerre mondiale.
Depuis, au sein de la gauche règne une loi du silence sur cet échec.
Il ne saurait être question, pour ceux qui ont soutenu coûte que coûte la politique de Lionel Jospin, de reconnaître que le refus de créer 2 à 3 millions d’emplois stables était une erreur aux conséquences gravissimes.
Il ne saurait être question pour ces “élites” de reconnaître que les privatisations ont été des erreurs historiques.
Ces dirigeants ont préféré perdre la présidentielle de 2002 plutôt que de mener une politique de lutte sincère contre le Chômage et la Pauvreté.
L’ouverture sarkozienne a montré explicitement la proximité idéologique de certains dirigeants du Parti Socialiste avec les ultras-libéraux.
L’absence d’autocritique sur les erreurs passées de la gauche de gouvernement alimente raisonnablement les pires craintes de son “électorat traditionnel”.
Le monde ouvrier ne peut pas entendre de discours volontariste sur la question du Chômage, pour la simple et bonne raison que les principaux dirigeants de gauche ont décidé que toute politique de création massive d’emplois serait démagogique et génératrice de déficit public.
Le sauvetage des banques a fait sortir notre pays des sacro-saints critères de Maastricht ( pourcentage de déficit public autorisé par la Commission Européenne ).
Mais peu importe pour des idéologues qui ne voient de la réalité que la partie qui les confortent dans leurs a priori.
Jusqu’où iront les principaux dirigeants de la gauche de gouvernement dans leur dérive ultra-libérale ?
Sans le dire ouvertement, certains préfèrent voire un fn remaquillé accéder au pouvoir plutôt que de mener une politique de création massive d’emplois.
L’amalgame entre légitimité démocratique et dictature d’une majorité manipulée n’a pas fini d’aveugler de nombreux “républicains” de droite et d’extrême centre.

L’électorat FN a été constitué une fois de plus par de nombreux jeunes.
Le manque de culture politique ne peut, à lui seul, suffire à expliquer ce gâchis.
La peur du Chômage conduit cet électorat à se tourner vers ceux qui, sincèrement ou pas, lui tiennent un discours social.
Car l’extrême droite a un discours social :
un discours d’escrocs, un discours d’assassins, mais un discours apparemment social.
Lorsque, devant les journalistes, Marine Le Pen refuse l’héritage pétainiste, elle rend un service inestimable à son parti.
La mémoire de la seconde guerre mondiale sera plus difficile à mobiliser contre son parti.
La dangerosité de cette dirigeante sera donc nettement plus élevée que celle de son père, qui n’a jamais hésité à s’afficher en compagnie de l’ancien Waffen SS Franz Schönhuber.

Nous devons relever que la stratégie du front républicain a été efficace.
Lorsque la droite choisit de s’opposer au FN, au lieu de pactiser avec lui, comme lors des régionales de 1998, la balance électorale est presque toujours défavorable aux obscurantistes.
L’UMP a donc appelé à voter pour une candidature républicaine.
Cela n’allait pas de soit.
L’avenir ne ressemblera pas forcément à ce passé récent.
De nombreux dirigeants nationaux de l’UMP demeurent favorables à une alliance avec un FN débarrassé de ses références à la France de Vichy.

La force de la droite et de l’extrême droite, ce sont les faiblesses de la gauche.

Notre pays a besoin de créer 2 à 3 millions d’emplois stables.
Sans ces emplois, nous ne pourrons pas mobiliser les forces nécessaires à notre développement économique.

Tant que les dirigeants de la gauche de gouvernement n’auront pas analysé cette réalité, le FN pourra récupérer les voix de ceux qui souffrent du Chômage et de la Pauvreté, sans comprendre que les ultras-libéraux sont responsables de ces fléaux.