SCALP18

Aller au contenu | Aller au menu | Aller à la recherche

Concernant le 1er tour des Elections Présidentielles de 2002

Il y a un an , pour la première fois depuis la fin de la 2nde guerre mondiale, un candidat d’extrême droite a été présent au deuxième tour des Elections Présidentielles de notre pays.
C’est une victoire pour ceux qui croient que les crimes des nazis sont un point de détail . C’est le constat d’une lente mais certaine progression électorale du FN depuis les 20 dernières années.

Mais alors, pourquoi cette progression ?

Les politiques menées par les gouvernements qui se sont succédé depuis les années 80 ont eu en commun : la volonté de détruire progressivement la Sécurité Sociale, les Services Publics, et de pérenniser la planification du chômage.
L’ensemble de ces mesures poursuivent 2 objectifs : faire baisser le coût du travail, et placer les salariés dans une situation qui rend toute contestation des conditions de rémunération et de travail la plus difficile possible.
Les dirigeants ont relativement et provisoirement réussi à convaincre leurs électeurs du fait que le chômage serait une fatalité.
Le vote devient dans ce cas inutile et la hausse de l’abstentionnisme prend alors tout son sens. Le vote en faveur du FN provient directement de cette montée du désespoir des électeurs qui pensent avoir tout essayé et s’en remettent à un sauveur, un magicien qui avec des recettes simples résoudra des problèmes compliqués.

L’attitude des dirigeants de la gauche plurielle depuis un an atteste d’une volonté de persévérer dans la voie politique qui a permis au FN d’être présent au 2ème tour des dernières Présidentielles.
Comme le dit Jacques Nikonoff ( actuel président d’ATTAC ), le 1er décembre 2002 : “ ... aucun nouveau projet ne sera crédible s’il ne repose pas sur une analyse critique très poussée des politiques suivies depuis 20 ans, particulièrement depuis le tournant de la rigueur de 1982-1983 initié par Jacques Delors quand il était ministre des Finances. Or jusqu’à présent ces analyses n’existent pas. Non seulement elles n’existent pas, mais nous observons une réelle mauvaise volonté à les conduire.”

Aujourd’hui c’est la dispersion des candidatures qui est invoquée par les dirigeants de la gauche plurielle pour expliquer le 21 avril 2002. En clair, c’est la faute à l’extrême gauche et aux petites formations qui n’ont pas fait allégeance au gouvernement Jospin.

L’autisme de cette nomenclatura face aux déceptions de son propre électorat nous conduit à penser que les mêmes causes produiront les mêmes effets. Les leçons du 1er tour des Présidentielles n’ayant pas été tirées,nous pouvons, sans être devins, prévoir une progression des scores électoraux du FN proportionnelle à l’enfermement idéologique des dirigeants de la gauche plurielle et à l’obscurantisme suffisant du gouvernement Raffarin.

L’abstentionnisme devrait également progresser. Face à la faillite idéologique et morale des gouvernements Jospin et Raffarin, les mobilisations à venir ( 1er mai, mobilisations sur les Retraites et G8 ) seront autant d’opportunités pour faire entendre la voix d’un électorat de gauche privé de représentants lucides.